Il existe un certain nombre de verbes qui, tout en ayant un sens actif, présentent exclusivement une forme passive : ce sont les verbes déponents.
Ces verbes suivent exactement les mêmes principes de flexion que les autres verbes dans leurs formes passives. Ainsi, ils se répartissent également en 5 groupes selon leur thème d’infectum.
Voici, présentés sous leur formes primitives, des verbes susceptibles de servir de modèles pour chaque groupe de déponents :
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1er groupe : arbitror, aris, ari, arbitratus sum, « penser »
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2e groupe : polliceor, eris, eri, pollicitus sum, « promettre »
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3e groupe : loquor, eris, i, locutus sum, « parler »
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3e groupe mixte : patior, eris, i, passus sum, « éprouver », « subir », « souffrir »
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4e groupe : mentior, iris, iri, mentitus sum, « mentir »
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La conjugaison des verbes déponents repose sur deux thèmes, et non sur trois : les temps du perfectum sont en effet composés, donc ils n’ont pas de thème de perfectum qui, dans la flexion des autres verbes, apparaît uniquement au perfectum actif.
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La présentation des verbes déponents ne requiert que quatre formes primitives : la quatrième, la 1re p.sg. de l’indicatif parfait, révèle en même temps la forme du participe parfait. La mention du supin (cf. infra) est dès lors inutile, car son thème figure déjà dans le participe parfait.
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Quoiqu’ils suivent une flexion passive avec un sens actif, il faut signaler quelques anomalies apparentes dans leur conjugaison :
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Ils présentent un certain nombre de formes qui ressortissent pourtant à la conjugaison active :
- un participe présent (en -nt-) :
arbitrans, -ntis
« pensant »
pollicens, -ntis
« promettant »
loquens, -ntis
« parlant »
patiens, -ntis
« éprouvant »
mentiens, -ntis
« mentant »
Bien prendre garde que le participe parfait des verbes déponents a également un sens actif, donc les deux participes ne s’opposent que par leur ancrage temporel : arbitratus, « ayant pensé » ; pollicitus, « ayant promis » ; etc.
- un gérondif :
(ad) arbitrandum, arbitrandi, arbitrando, arbitrando
« le fait de penser »
- un supin :
arbitratum
« pour penser »
- un participe futur :
arbitraturus, a, um
« sur le point de / ayant la volonté de / destiné à penser »
- un infinitif futur :
arbitraturum, am, um esse
« être sur le point de penser »
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L’adjectif verbal présente, comme pour les verbes qui existent à l’actif, un sens passif :
pollicendus, a, um
« devant être promis ».
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Les verbes déponents ne peuvent avoir de forme qui leur donne un sens passif. Par conséquent, quand on veut utiliser les procès exprimés par ces verbes dans une tournure passive, il faut recourir à des synonymes ou procéder à des reformulations périphrastiques :
« les cadeaux ayant été promis » → promissa dona (de promitto)
« les cadeaux qui m’ont été promis par mes parents » → dona quae parentes mihi polliciti sunt (reformulation à l’actif)